Le confinement n’est pas un événement sans incidence sur notre état de stress et sur nos émotions. Il est important de pouvoir se protéger de ses effets néfastes pour le vivre au mieux mais aussi pour ne pas craindre l’après confinement.
En effet cette période inédite peut entrainer certains symptômes en lien avec le stress et l’anxiété. Ces symptômes sont une réaction tout à fait normale face à la situation qui de manière imprévisible et rapide nous a poussé à changer nos habitudes, nos rythmes, nos certitudes et nous expose à certaine peurs. Par ailleurs, nous ne sommes pas faits pour limiter les contacts sociaux, ni pour vivre coupés de l’extérieur.
Si nous ne pouvons agir sur le confinement, nous pouvons en revanche agir sur notre état interne, c’est ce que je vous propose ici.
D’après les récentes études, le confinement est propice à l’apparition de nombreux symptômes :
Connaître la symptomatologie du confinement, permet d’identifier ses effets négatifs sur nous et de réagir pour ne pas les subir.
– fatigue émotionnelle
– trouble du sommeil
– préoccupation pour l’avenir
– hypocondrie
– anxiété
– stress
– altération du jugement
Je vous propose ici de nombreux conseils pour limiter ces symptômes.
Comment gérer la fatigue émotionnelle
– accepter et nommer les émotions
Le plus important est de ne pas la nier. Il est bien normal d’avoir des moments de baisse de moral, des jours avec et des jours sans.
Le plus sain est d’accepter ces moments où ça ne va pas. A vouloir être positif tout le temps, cela risquerait de ressortir sous une autre forme avec par exemple des somatisations ou encore de ressortir plus fort plus tard.
Boris Cyrulnick, neuropsychiatre qui a développé la notion de résilience l’explique très bien, ce qui va favoriser la résilience dans l’après confinement ce sera la possibilité que l’on a eu de pouvoir exprimer nos ressentis et émotions.
Il est donc important de dire à ses proches, d’échanger, d’écrire, de mettre en mots. Et surtout de ne pas juger ce que l’on ressent, être en colère, triste ou inquiet est normal.
Il est fondamental ne pas s’effrayer de ses ressentis. Une émotion que l’on laisse s’exprimer finit naturellement par décroître. Une émotion que l’on étouffe ou que l’on refuse va au contraire avoir tendance à s’intensifier
– libérez les émotions
Nommer les émotions est important. Mais vous pouvez aussi les libérer à travers toutes les activités artistiques. On parle alors de sublimer le ressentis, la fonction même de l’art. Alors, dessinez, jouez de la musique, écrivez… laisser venir ces envies. Souvenez-vous, quand vous étiez enfant, qu’aimiez vous faire ? Souvent nous arrêtons ces activités par manque de temps, elles sont pourtant un véritable facteur d’équilibre.
– laisser couler ce qui pèse
Parfois, simplement prendre le temps de pleurer pour relâcher est extrêmement bénéfique. Pleurer est une fonction physiologique très utile pour se libérer du stress et de l’anxiété. Cela permet à l’organisme d’activer le système nerveux para sympathique, ce qui a un effet calmant. L’organisme produit alors de l’ocytocine, qui inhibe le stress et des endorphines qui ont un effet relaxant.
– S’accompagner vers le mieux être
Et pour ceux qui ont le moral qui fait les montagnes russes, fait vous une liste de tout ce qui vous fait du bien.
Les idées viennent mieux dans les moments où l’on se sent bien… alors dès que la bonne humeur se profil notez tous ce qui vous reboost : appeler quelqu’un, une odeur, toucher une texture soyeuse, regarder un humoriste, écouter une musique, faire du sport, lire, caresser votre animal de compagnie, aller respirer l’air à la fenêtre, prendre une douche…. Vous seul savez !
Afficher cette liste pour les moments où vous en aurez besoin ! Vous serez votre meilleur conseil.
– si vous vous sentez dépassé, faites appel à un professionnel
Si vous vous sentez débordé par vos émotions, ne restez pas seul avec…
Vous pouvez vous tourner vers la Plateforme coronavirus Covid-19 : 0.800.130.000 , numéro vert national, répond à toutes les questions (hors conseils médicaux) et est en lien avec la Croix-Rouge et le réseau national de l’urgence médico-psychologique (CUMP). Gratuit, 7j /7 et 24 h/24.
Au cabinet, les rendez-vous en présentiel, sont suspendus mais un accompagnement via internet est tout à fait possible. Les rendez-vous en ligne restent ouvert pour vous soulager et vous aider à redéployer vos ressources. Ils permettent à la fois une écoute et un accompagnement émotionnel. Vous repartez également avec des conseils d’autohypnose pour pouvoir profiter des bienfaits de l’état d’hypnose de manière autonome. Les prises de rendez-vous se font via l’agenda en ligne.
Afin que les raisons financières ne soient pas un frein, un tarif réduit est mis en place pendant la période de confinement pour toutes les problématiques en lien avec celui-ci.
Que faire des pensées négatives
Si vous constatez que vous avez des pensées négatives, vous pouvez simplement avoir le réflexe de les observer et de bien faire la distinction entre vous, en tant que personnes, et ces pensées. Ne pas s’associer à ses pensées en termes d’identité est important. Ce ne sont que des idées, que nous ne sommes pas obligés de suivre, nous pouvons simplement les observer puis les rediriger. Si certaines sont trop présentes, écrivez-les. C’est une excellente manière de s’en détacher. Amuser vous à douter d’elles. N’est-il pas mieux de douter de certaines pensées, plutôt que de douter de soi ?
Je vous renvoie également à cet article pour gérer les ruminations.
Comment gérer le stress et l’anxiété
Si vous ressentez du stress ou de l’anxiété le plus efficace sera de passer par le corps. En effet, les deux sont des mécanismes physiologiques. Le corps réagit en s’adaptant à une contrainte, puis les pensées suivent. En amenant le corps à se sentir mieux, les pensées iront mieux aussi.
Les approches corporelles les plus efficaces et reconnues sont :
– la respiration :
L’impact de notre respiration est fondamental sur notre état. D’ailleurs, ne dit-on pas « j’en ai le souffle coupé ! » quand on apprend une nouvelle importante ?
Dès que nous sommes stressés ou anxieux, la respiration se fait plus haute, ce qui a pour effet de renforcer le stress.
Pensez chaque jour, et même plusieurs fois par jour à conscientiser votre respiration. Simplement, vous pouvez observer si elle est plutôt haute ou abdominale, resserrée ou ample. Le simple fait d’y prêter attention est déjà bénéfique.
Il est possible ensuite de l’utiliser au service de votre bien être, il y a énormément d’approches très intéressantes à ce niveau là.
Si vous avez déjà travailler la respiration à travers le yoga par exemple, vous pouvez prendre quelques minutes pour laisser se redéployer une respiration complète.
La cohérence cardiaque est également idéale pour faire descendre le niveau physiologique du stress et extrêmement simple à mettre en place.
Parmi les autres pratiques vous retrouverez :
– le yoga et de manière générale les étirements
Plusieurs études montrent l’intérêt du yoga dans l’accompagnent les personnes rencontrant des problèmes de dépression, de stress ou d’anxiété, de stress post traumatique. Pour cela, il doit être pratiqué régulièrement. Le mieux est bien sûr de le pratiquer auprès un enseignant certifié. Toutefois, le confinement rendant cela difficile, si vous êtes en bonne santé vous pouvez profiter des séances proposées sur internet.
Voici le lien vers une séance destinée à la gestion des émotions.
Références de l’étude : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29541436
– la méditation
Ses bienfaits ne sont plus à prouver. Une pratique régulière agit sur la structure même du cerveau. Je vous conseil tout particulièrement les méditation de John Kabat-Zinn, fondateur de la Mindfulnes, que vous pourrez notamment retrouver via ce lien.
– le sport
Cette période est aussi l’occasion de prendre soin de soi en apprenant à s’accompagner dans une bonne gestion du stress. Elle peut devenir l’occasion de découvrir ce qui fonctionne le mieux pour nous et de se connaître un peu plus. Ainsi, à l’issu de cette période de contrainte, vous aurez développé vos propres ressources et n’en sortirez que plus fort.
Ressource complémentaire : L’avis d’un psychologue